Le canard du dimanche

Publié le par Gwen

Canard and the Famous Grouse
 
L’hiver approchant, Canard se sent grossir. Tout le gave. Atteint d’une petite dépression saisonnière, il s’enferme dans un profond mutisme. A un faisan qui s’enquiert obséquieusement de sa santé, il tâche de répondre, mais… couac ! Impossible de sortir le moindre son !
 
Faisan accourt dès qu’il a vent
De l’humeur du canard cinglant
Il est de toutes les confidences
Croyant en ça mener la danse
S’approchant du canard aphone
Bien vainement il s’époumone
Pour obtenir quelque raison
A cet état de dépression
 
Il comprit que Canard craignait
De se trouver vite enfourné
Car la maîtresse de maison
Avait déjà cuit les marrons
Tel un Tartuffe Faisan fit mine
D’encourager ceux qui fulminent
Contre le gavage des foies
Des canards mais aussi des oies
 
Mais secrètement Faisan rit
Car au menu ce n’est pas lui
Canard n’est dupe de sa manœuvre
Il pond bien vite une de ses œuvres
Larguant dans une fausse direction
Par une pirouette à sa façon
Le faisan bien indélicat
Qui sa salive ravala
 
Le soir au lieu d’un gras canard
C’est un faisan avec du lard
Qui fut servi à la tablée
Réjoui du tour qu’il avait joué
Sa bonne humeur retrouvée
Mais n’osant quitter sa cachette
Canard ouvrit une canette
A la santé des gallinettes
Et autres têtes de linottes
 
Moralité : le canard aux marrons a dit peu, ce faisan fut dévoré.
Bon, c’est vrai, c’est un peu lourd le canard aux Tartuffes.

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